10.07.2016
HUBERT MONTEILHET : LES MEILLEURS APHORISMES D'UN ROMANCIER-MORALISTE
Hubert Monteilhet, né le 10 juillet 1928 (et mort le 12 mai 2019), est selon moi l’un des meilleurs romanciers de la seconde moitié du vingtième siècle, et l’un des plus sous-cotés. Celà tient à ce que ses éditeurs l'ont enfermé dans deux guétos, celui du roman policier et celui du roman historique, qui, aux yeux des critiques incompétents, l’ont soustrait à la littérature générale. Or c’est particulièrement abusif pour le premier, car les romans dits « policiers » de Monteilhet n’ont rien à voir avec ce qu’on met le plus souvent dans cette catégorie : chez lui, pas de détective ni de super-flic, pas de pègre, et souvent pas d’enquête. En réalité, ses romans considérés comme « policiers » sont de purs romans psychologiques comportant un ou plusieurs crimes, et encore, pas toujours. Quant à ses romans historiques, il est bien triste de les considérer principalement sous l’angle de la qualité documentaire (où ils excellent), comme si Notre-Dame de Paris, Salammbô et Mémoires d’Hadrien n’étaient pas dabord des chefs-d’œuvre du genre romanesque.
Monteilhet appartient à la grande tradition française du roman d’analyse. Même si ses romans non-historiques n’échappent pas toujours à une certaine monotonie quand on les lit à la suite (d’un roman à l’autre, ses personnages ont plus qu’un air de famille, et c’est souvent le même genre d’intrigue dans le même milieu social, racontée sur le même ton avec les mêmes réflexions incidentes), ils offrent néanmoins, pris séparément, un rare plaisir de lecture : histoire complexe et pleine de suspense, protagonistes attachants ou retors, psychologie fine et subtile, tendance réjouissante au cynisme et au libertinage, leçons édifiantes tirées par un narrateur convenablement réactionnaire, le tout servi par une langue châtiée et une écriture élégante. Et comme tout romancier classique, Monteilhet est avant tout un moraliste : on n’a pas de mal à relever un grand nombre d’aphorismes piquants au fil de ses pages, dont voici une petite sélection encore bien incomplète.
Les 176 aphorismes ci-dessous sont répartis en dix rubriques : Le monde Psychologie générale : l'esprit Psychologie générale : les passions Les femmes L'amour, le mariage Les jeunes, les vieux Morale La société, la politique La religion Les lettres
. Édith Pescara : « L’erreur du marxisme […], c’est de restreindre arbitrairement les possibles. Les tireuses de cartes font la même erreur grossière, mais elles sont plus excusables car elles ne déguisent pas leur religion sous le manteau de la science. Tout est possible, en fait. Même le triomphe du marxisme, qui prouverait ainsi sa sottise par l’absurde. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. VII ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 97).
. Emmanuel Barnave : « Notre vie se passe à lancer sur les êtres des nœuds coulants qui ne ramènent que de la brise. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. VII ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 98).
. Édith Pescara : « Les médiocres ne deviennent insupportables que par défaut de lucidité. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. X ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 160).
. Emmanuel Barnave : « Puissent les murs rester debout pour les autres, et protéger jusqu’à la fin des temps ce mélange de pâquerettes et de fumier qui fait nos pauvres bonheurs. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. XII, Livre de poche n°2767, 1970, p. 190, excipit).
. Les plus grandes actions sont parfois réduites à néant par la crainte d’un petit ridicule. (Hubert Monteilhet, Les Bourreaux de Cupidon (1966), chap. II ; Livre de poche n°5174, 1978, p. 49).
. Juan : « La philosophie, c’est la cinquième roue du carrosse de l’existence. Les endroits les plus tranquilles sont ceux où tout-le-monde pense la même chose sur n’importe quoi. » (Hubert Monteilhet, Les Bourreaux de Cupidon (1966), chap. II ; Livre de poche n°5174, 1978, p. 76).
. Jacques Arèstégui : « La grande cuisine est, je crois, le dernier refuge des civilisations qui doutent d'elles-mêmes. » (Hubert Monteilhet, Devoirs de vacances (1967), chap. II ; Livre de poche n°9728, 1993, p. 22).
. Les hautes vertus sont d’autant moins scandaleuses qu’elles restent plus exceptionnelles et surtout plus ignorées. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 3, Denoël, 1967, p. 39).
. Elle vivait […] la tragédie des impossibles explications, celles qui nous contraignent à colorer des faits troublants d’une bonne foi qui n’a laissé de traces nulles part. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 7, Denoël, 1967, p. 203).
. Caroline Mahault : « Si le blanc recherche la noire parce qu’elle fait bien l’amour ou pour varier son menu, rien de plus naturel. Si le noir recherche la blanche, cela relève de la psychiatrie. Ce n’est pas une femme qu’il veut, mais une promotion. » (Hubert Monteilhet, Andromac, I, 9 octobre, Denoël, 1968, p. 38).
. Nicolas Vjesnik : « On accuse facilement les gens en place de mépris. Resterait à savoir si on leur offre beaucoup d’occasions d’estimer… » (Hubert Monteilhet, Andromac, I, 23 octobre, Denoël, 1968, p. 87).
. Caroline Mahault : « C’est le malheur des riches qu’on ne voit jamais ce qu’ils donnent, mais ce qu’ils pourraient donner s’ils étaient tombés sur la tête. » (Hubert Monteilhet, Andromac, II, 18 novembre, Denoël, 1968, p. 143).
. Caroline Mahault : « Quand on paye soi-même, on se rend compte tout-à-coup que le prix du moindre luxe est insensé ! » (Hubert Monteilhet, Andromac, III, Denoël, 1968, p. 254).
. Nicolas Vjesnik : « Une vérité pour gendarmes […] doit être vraisemblable, c’est-à-dire fabriquée sur le type du réalisme littéraire courant. En fait, ou bien la vérité est d’une platitude désolante, qui déçoit et la rend même suspecte. Ou bien elle est d’une extravagance, qui a sa logique interne. Mais cette logique ne se découvre qu’à ceux qui méritent de la voir. » (Hubert Monteilhet, Andromac, III, Denoël, 1968, p. 263-264).
. Hippolyte : « C’est le propre des irresponsables que d’attirer les catastrophes sans issue. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 139).
. Dr Marc Simay : « Dès qu’on est malade, on n’est plus chez soi. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 12 août. 4h30 du matin ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 35).
. Marc Simay : « C’est hélas ! le salaire des dévouements de femmes que de paraître à la longue tout naturels et de passer presque inaperçus. Le clochard ne voit plus la petite sœur des pauvres, qui fait partie du décor. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 21 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 72).
. Marc Simay : « Faire des enfants, c’est courir le risque de les voir laids ou infirmes, et malheureux de leur physique, c’est le risque de les voir sots et victimes de leur sottise […]. C’est la quasi-certitude de les voir cruellement souffrir un jour ou l’autre de la méchanceté des hommes ou des ravages de la maladie. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 27 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 97).
. Marc Simay : « Que de travaux pour quelques orgasmes ! Que de soucis pour quelques bonheurs ! » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 5 septembre. 1 h du matin ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 135).
. Charles Darwin : « Quand Dieu se repose, l’homme s’ennuie. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 1 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 13).
. Charles Darwin : « Dès qu’un pays est immortel, ce n’est pas la peine de se fatiguer à le faire vivre : il sera sans cesse inférieur à sa réputation. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 1 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 17-18).
. Charles Darwin : « Une situation aberrante au départ ne peut qu’entraîner, de proche en proche, des surcroîts inouïs d’aberrations. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 13 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 242).
. Charles Darwin : « Le chien, au contraire du chat, est une bête dégénérée, domestique dans le sens le plus plat du terme, dont il n’existe à l’état libre aucun équivalent exact. L’homme fait du chien comme il malaxe le beurre, du basset au danois, visant toujours plus haut dans son caprice. Aussi le chien a-t-il surenchéri sur les vices de son maître sans en retenir les rares qualités. Sodomite et onaniste dans son âge tendre, voué à des étreintes baveuses et interminables dans son âge mûr, pissant partout et à l’affût des relents les plus ignobles, le chien n’a pas même pour lui la qualité d’être fidèle, car son aveugle dévouement a sauvé plus de canailles qu’il n’a protégé d’honnêtes gens. Le chien est un être de rebut, qui vit au niveau des poubelles. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 15 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 277).
PSYCHOLOGIE HUMAINE : L’ESPRIT
. Élisabeth Wolf : « Mais comment ne pas penser à quelque chose quand on ne pense qu’à n’y pas penser ? » (Hubert Monteilhet, Le Retour des cendres (1961), chap. I, 29 juin, Livre de poche n°2175, 1967, p. 9).
. Élisabeth Wolf : « Quand on est persécutée, on aime bien l’être pour de solides raisons. » […] — [Stan Pilgrin :] « Je crois en effet que tu souffres pour rien. […] Je sais que c’est très dur de souffrir ainsi, mais cela vaut mieux que de donner à ses ennuis un sens discutable. C’est plus digne. » (Hubert Monteilhet, Le Retour des cendres (1961), chap. II, 3 août, Livre de poche n°2175, 1967, p. 9).
. Élisabeth Wolf : « Les êtres humains, par bonheur, ne se laissent guider par la raison que dans les petites affaires. Dans les grandes, c’est leur métaphysique, bonne ou mauvaise, qui les commande. » (Hubert Monteilhet, Le Retour des cendres (1961), chap. VII, 6 septembre, Livre de poche n°2175, 1967, p. 81).
. Stan Pilgrin : « Ceux qui ont beaucoup souffert ne sont pas disposés à comprendre. La souffrance ouvre l’esprit au petit nombre – et encore, certaines souffrances… » (Hubert Monteilhet, Le Retour des cendres (1961), chap. XIV, 14 octobre, Livre de poche n°2175, 1967, p. 163).
. Emmanuel Barnave : « La démarche initiale de l’intelligence est orientée vers la complication. C’est le plus simple qui nous échappe toujours le plus longtemps. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. IX, Livre de poche n°2767, 1970, p. 129).
. Édith Pescara : « On connaît si peu d’un homme qu’il me semble bien prématuré d’en étudier deux à la fois. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. X, Livre de poche n°2767, 1970, p. 161).
. Mme Claude Léandre : « L’agrément de traiter avec des gens intelligents est que l’on peut prévoir leur conduite et – quand on les a pratiqués – jusqu’à leurs moindres pensées. » (Hubert Monteilhet, Le Forçat de l’amour (1965), chap. 4, Denoël, coll. Super crime club n°331, 1965, p. 79).
. Il ne sert à rien de discuter politique avec qui que ce soit. Les gens fondent leurs opinions sur des expériences cruciales et sur des tempéraments particuliers. L’étude et le raisonnement viennent en réalité à l’arrière-garde des motifs. C’est bien pourquoi on apporte tant de passion à défendre des points-de-vue douteux. La passion n’est alors qu’une instinctive compensation de l’incertitude. Si l’on crie si fort, c’est dabord pour se convaincre soi-même. (Hubert Monteilhet, Les Bourreaux de Cupidon (1966), chap. II, Livre de poche n°5174, 1978, p. 76-77).
. Les justiciers aiment bien que leurs victimes se remémorent précisément leurs forfaits. La justice adopte autrement des allures de gratuité qui agacent l’intelligence. (Hubert Monteilhet, Les Bourreaux de Cupidon (1966), chap. II, Livre de poche n°5174, 1978, p. 96-97).
. [Cette lettre] était aussi fausse qu’un traité d’histoire, où parmi la masse des documents toujours suspects se glissent quelques conclusions hâtives et incontrôlables. Les documents, les faits mêmes sont encore plus menteurs que les photographies, ce qui n’est pas peu dire ! Et il ne saurait en être autrement puisque nos actes les plus simples, les plus élémentaires, peuvent avoir déjà une foule de significations différentes. Que penser alors des actes complexes ! Juger un être sur son comportement, c’est se condamner aux illusions… La connaissance d’autrui est intuitive ou erronée. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 7, Denoël, 1967, p. 76).
. La puissance du texte n’est rien à côté de celle de l’image. Si vous voulez être cru par des crédules, mélangez bien le vrai et le faux, et illustrez convenablement. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 1, Denoël, 1967, p. 136).
. Il ne faut jamais prévoir une défaite : c’est le meilleur moyen de la subir. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, III, 3, Denoël, 1967, p. 273).
. Arnaud Daspect : « Les gens préfèrent être victimes du péché plutôt que de l’absurde. Et ils ont raison. Mourir pour rien est le sort le plus lourd. » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, III, 9, Denoël, 1967, p. 332).
. Le romancier : « Les hommes croient de préférence les êtres qui couchent avec eux. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 111).
. Les arguments les plus banals […] font le plus impression sur les médiocres, lesquels ont pour coutume de se régler sur le mauvais usage courant. (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 129).
. Marc Simay : « Les esprits désintéressés sont plus faciles à circonvenir que les autres, qui puisent de surprenantes lumières dans les ressources de leur égoïsme. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 23 août. 10h15 du soir ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 82).
. Marc Simay : « La crédulité des gens n’a pas de limites dès qu’on met un peu de brio dans les insinuations. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 23 août. 10h15 du soir ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 82).
. Charles Darwin : « L’histoire n’est bien reçue que si elle flatte les préjugés dominants comme un feuilleton de gazette. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 2 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 29).
. Charles Darwin : « Quand la sensibilité est atteinte, la réflexion papillonne autour de faux semblants. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 4 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 60).
. Charles Darwin : « Nous sommes portés par une fausse sagesse à accorder plus de crédit aux mauvaises nouvelles qu’aux bonnes. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 7 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 124).
. Cyrus Maclaurin : « L’expérience m’a justement appris que les passionnés étaient insensibles à l’expérience des autres et qu’ils ne savaient aucun gré des conseils qui ne flattaient pas leur manie. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 11 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 192).
. Charles Darwin : « Il est malheureusement plus difficile de dissiper des préjugés que de les faire naître. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 11 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 207).
. Charles Darwin : « Entre la passion aveugle et la sagesse intéressée, il n’est que dialogue de sourds. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 13 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 249).
. Notre mémoire est une passoire qui retient plus d'erreurs que de vérités et qui nous arrange avec complaisance des passés fictifs. (Hubert Monteilhet, Sans préméditation, chap. I, Fallois, 2005, p. 26).
PSYCHOLOGIE HUMAINE : LES PASSIONS
. Emmanuel Barnave : « Il n’est que de mettre un homme à nu pour le trouver plus gentil. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. IV, Livre de poche n°2767, 1970, p. 46).
. Édith Pescara : « Il faut une trop grande vertu pour ne pas succomber à des loisirs sans limites. […] Je crois qu’un travail modéré nous est encore nécessaire en attendant qu’une meilleure éducation ait fait de nous des rentiers parfaitement moraux. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. V, Livre de poche n°2767, 1970, p. 62-63).
. Emmanuel Barnave : « Les ombres de notre conscience tirent parfois un voile épais sur les réalités qui nous ennuient jusqu’à ce qu’elles prennent leur revanche. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. VIII, Livre de poche n°2767, 1970, p. 120).
. Emmanuel Barnave : « Quand on est dans le plus profond mépris de soi, on n’est pas fâché outre mesure que le malheur des autres fasse diversion dès qu’on n’en est pas responsable. Ce n’est pas de l’égoïsme, c’est de l’humanité. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. XI, Livre de poche n°2767, 1970, p. 182).
. Les bambocheurs les plus déterminés se posent en protecteurs de l’innocence dès qu’ils acquièrent charge d’âmes et tremblent qu’on traite leurs filles comme ils ont traité celles des autres. (Hubert Monteilhet, Les Bourreaux de Cupidon (1966), chap. I, Livre de poche n°5174, 1978, p. 41).
. Jacques Arèstégui : « Je ne me serais pas cru aussi lâche : les bonnes dispositions du cœur ne vont pas loin dès que le sexe nous taquine. » (Hubert Monteilhet, Devoirs de vacances (1967), chap. IV, Livre de poche n°9728, 1993, p. 41).
. Jacques Arèstégui : « La malédiction de l’argent n’est pas celle que l’on croit d’habitude : il ne porte pas tant à l’égoïsme ou au plaisir stérile que les prédicateurs veulent bien le dire… Il y a des âmes vulgaires qui jouissent vulgairement de tout, qu’il s’agisse d’un œuf ou d’un ortolan. Le vice de l’argent est plus secret : il ôte de la saveur aux choses, et là est le mal. Il ne surexcite pas la joie de vivre : il la mine. La nature humaine ordinaire est telle qu’elle apprécie le mieux ce qui lui a coûté de l’effort, ce qui s’est fait attendre quelque temps et lui demeure exceptionnel. » (Hubert Monteilhet, Devoirs de vacances (1967), chap. XII, Livre de poche n°9728, 1993, p. 111).
. Arnaud Daspect : « La haine nous révèle les êtres d’une manière encore plus sûre que l’amour. » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 4, Denoël, 1967, p. 172).
. Le comte Daspect : « Les méchants préfèrent la trique au pardon. La trique flatte leur méchanceté, mais le pardon les humilie. » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 7, Denoël, 1967, p. 197).
. Sans être méchant le moins du monde, on préfère martyriser une jolie femme plutôt qu’une laide. C’est plus pittoresque et plus touchant. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, III, 5, Denoël, 1967, p. 292).
. Caroline Mahault : « Les hommes sont comme les bébés : il suffit de leur refuser un nichon pour qu’ils se mettent à saliver. » (Hubert Monteilhet, Andromac, I, 11 octobre, Denoël, 1968, p. 45).
. Le romancier : « Les criminels sont des hommes comme nous autres, avec leurs côtés sensibles, intimes et plaisants. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 195).
. Marc Simay : « Comme tous les êtres sensibles, je suis amateur d’atroce – pourvu que je l’achète pasteurisé. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 14 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 43).
. Marc Simay : « Il est surprenant de constater que, la plupart du temps, ce ne sont pas les pauvres qui cherchent à faire des mariages d’argent, ce sont des individus qui ont déjà du foin dans leurs bottes et qui brûlent d’y mettre du vison. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 20 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 71).
. Marc Simay : « Les motifs [de faire des enfants] sont clairs. Ou bien il s’agit d’irresponsables sans entrailles, qui sacrifient la tête vide à une sorte d’instinct préhistorique, ou bien il s’agit d’un acte de foi, non pas en ce monde qui est impossible à vivre, mais dans un monde plus rationnel qui lui doit succéder. Les premiers font des enfants pour en peupler la terre, les seconds pour en peupler le ciel. Ils sont à mon avis aussi fous les uns que les autres – les premiers plus bêtes que les seconds, car ils sont aveugles à l’expérience, alors que les métaphysiciens ne prétendent pas s’en inspirer. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 27 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 98).
. Charles Darwin : « Le danger immédiat de perdition rattache à la plus misérable des existences. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 2 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 27).
. Stan Pilgrin : « Il y a deux moments critiques chez les femmes : la vingtaine et la quarantaine, le monde qui s’ouvre et le monde qui se referme. » (Hubert Monteilhet, Le Retour des cendres (1961), chap. VIII, 11 septembre, Livre de poche n°2175, 1967, p. 92).
. Pouri : « Il y a une part de chienne dans la femme, qu’il faut traiter par le mépris. » (Hubert Monteilhet, Les Bourreaux de Cupidon (1966), chap. II, Livre de poche n°5174, 1978, p. 68).
. Pouri se sentit femme pour la première fois – du moins si l’on entend par là le penchant distinctif à mettre sa gloire dans la publicité de ses pires abandons. (Hubert Monteilhet, Les Bourreaux de Cupidon (1966), chap. II, Livre de poche n°5174, 1978, p. 118).
. La mauvaise foi est le charme le plus distrayant de la femme – à partir de l’instant où l’on cesse d’en être dupe. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 2, Denoël, 1967, p. 29).
. Violaine : « N’importe quelle femme aime qu’on lui parle d’amour, ne serait-ce que pour avoir l’avantage de se refuser… » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 5, Denoël, 1967, p. 55).
. Contrairement à ce que le public mal informé imagine, le Don Juan ne fait jamais de conquêtes : il enfonce des portes ouvertes en soignant sa publicité. C’est un paresseux doublé d’un goujat. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 5, Denoël, 1967, p. 177).
. On apprend beaucoup plus sur les femmes en n’en connaissant qu’une, mais en la connaissant bien. On meurt d’ordinaire à la tâche avant d’y arriver… (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 5, Denoël, 1967, p. 177).
. Le problème de l’éducation des filles est désespéré : si elles n’ont pas l’expérience de l’alcol, il leur arrive malheur au premier verre ; et si elles boivent sec, il leur arrive malheur encore plus vite. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 5, Denoël, 1967, p. 182).
. Quand les femmes ont le mauvais esprit de faire des expériences avant de se marier, elles deviennent plus difficiles. C’est pour ça que les hommes, qui ne sont jamais très sûrs d’eux-mêmes, les préfèrent vierges. Elles font alors des comparaisons après leur mariage… (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, III, 3, Denoël, 1967, p. 266).
. Les femmes découvrent dans le silence plus de choses que les hommes ne leur pourraient dire. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, III, 3, Denoël, 1967, p. 272).
. Nicolas Vjesnik : « Les idées politiques vont aux femmes comme les chiffons rouges aux grenouilles. C’est un truc pour les posséder par la gueule faute de pouvoir les attraper par la queue. » (Hubert Monteilhet, Andromac, I, 8 octobre, Denoël, 1968, p. 24).
. Nicolas Vjesnik : « Il est hélas plus facile de mener une foule qu’une femme, et c’est pour ça que tout va si mal. Mener une foule, c’est faire semblant de la violenter, pour lui jeter l’os qu’elle réclame. Et l’on jette l’ose d’autant plus loin, et avec une bonne grâce d’autant plus ferme, que l’os est plus ignoble. Mener une femme, c’est réussir à la violenter vraiment parce qu’on a réussi à comprendre ce qu’elle pouvait bien vouloir. Il faut se lever plus tôt. » (Hubert Monteilhet, Andromac, I, 18 octobre, Denoël, 1968, p. 71).
. Nicolas Vjesnik : « Les vraies femmes adorent qu’on fasse alterner le knout et la friandise ! » (Hubert Monteilhet, Andromac, III, Denoël, 1968, p. 196).
. Nicolas Vjesnik : « On manque toujours d’imagination à propos d’autrui. […] Il est séduisant pour une femme de sous-estimer l’homme qu’elle trompe. » (Hubert Monteilhet, Andromac, III, Denoël, 1968, p. 204).
. Le romancier : « La vie étant courte, j’ai jugé préférable de ne pas disperser mes efforts si je voulais parvenir à une exacte analyse du sexe, et je me suis concentré sur un unique sujet. C’est ce qu’on appelle la spécialisation, qui va toujours plus loin que l’amateurisme. Il convient, en un mot, de rechercher toutes les femmes à travers une seule, et non point de rechercher la femme à travers un troupeau, dont toutes les bêtes paraissent se ressembler quand on ne fait que leur flatter la croupe en passant. » — Hippolyte : « Et […] vous connaissez bien votre femme ? » — Le romancier : « Mal. Je compte sur l’extrême vieillesse, qui fait tourner les petits défauts à la caricature, et les grandes vertus au sublime, pour me forger enfin une juste opinion. Je spécule surtout sur l’éternité pour obtenir un supplément de lumière. J’y apprendrai toutes les médiocrités qu’on me dissimule si bien, et tous les sacrifices méritoires qu’on me cache parfois avec moins de bonheur… » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 68-69).
. Hippolyte : « Si les jeunes filles ne consentent pas à coucher avec leur fiancé, on les accuse d’être intéressées et de n’avoir que le mariage en vue. Si elles couchent, on les accuse de vouloir engluer le postulant par des moyens terre-à-terre et méprisables. Les jeunes filles n’ont pas de chance. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 124).
. Marc Simay : « De toutes les pudeurs, c’est la verbale qui s’efface le plus tard chez les filles, après même celle de la vue. Elles font l’amour longtemps comme les autruches, qui ne se croient pas baisées tant qu’elles restent muettes, la tête cachée sous un oreiller de sable, mais le derrière à tout venant. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 14 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 42).
. Marc Simay : « Toutes les femmes sont laides dès qu’on ne les désire pas ou qu’on ne les désire plus. Le monde est encombré de femmes ravissantes qui viennent de tomber laides subitement pour l’homme de leur vie, après trois jours de fièvre comme après vingt ans d’illusions. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 16 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 56-57).
. Dr Marc Simay : « L’infanticide caractérisé reste cependant exceptionnel dans un pays en proie à la fatigue, où les avortements l’emportent sur les naissances. Cet illogisme tient à l’illogisme même de la femme, [avec sa] sensibilité si terre à terre […] Les femmes s’attachent volontiers en chiens de garde à ce qui se palpe, à ce qui se considère, à ce qui se renifle. Elles ont de la peine à s’attacher à une idée. Aussi trimbalent-elles leurs embryons, puis leurs fœtus, comme des abstractions de plus en plus embarrassantes, qui ne se feraient concrètes un beau jour que par la magie d’un certain poids. Et naturellement, elles n’ont pas scrupule – une fois sur deux environ, nous dit la statistique – à tuer des idées, alors qu’elles rougiraient, un peu plus tard, de faire fondre des kilos de vie superflus. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 27 août. Minuit moins cinq ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 109).
. Charles Darwin : « Elle avait même quelques idées générales qui lui étaient personnelles, qualité que l’on rencontre si rarement chez les femmes – et, il faut bien l’avouer, chez la plupart des hommes. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 10 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 172).
. Emmanuel Barnave : « En matière de caresses, c’est la première qui est toujours la plus difficile à réussir. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. II, Livre de poche n°2767, 1970, p. 21).
. Emmanuel Barnave : « [Je sors ce nouveau complet] de la poche de ma maîtresse. Je suis comme d’Artagnan, qui ne dédaignait pas ce genre de cadeaux. Pour prendre l’argent des femmes la tête haute, il suffit d’avoir l’âme noble. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. VII, Livre de poche n°2767, 1970, p. 102).
. M. Melvil : « Parler d’amour est capital. […] Quelles que soient les circonstances, on a tout à gagner et rien à perdre à parler d’amour aux femmes. Même si elles n’en croient pas un mot, la politesse les touche : elle leur permet de se coucher dans les formes en faisant semblant d’y croire. » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 6, Denoël, 1967, p. 188).
. Caroline Mahault : « La plus sûre vertu de l’amour est qu’il ôte toute dignité. » (Hubert Monteilhet, Andromac, I, 23 octobre, Denoël, 1968, p. 88).
. Nicolas Vjesnik : « Il n’est point de plus haut amour que d’aimer en une femme ce qu’elle aurait pu être si la vie lui avait été plus favorable. » (Hubert Monteilhet, Andromac, II, 21 novembre, Denoël, 1968, p. 154).
. Nicolas Vjesnik : « Savez-vous que je vous aime, Caroline ? » — Caroline : « Je m’en doutais, monsieur. À force de me désirer avec frénésie, vous deviez en arriver là. Chez les hommes, la sente des sentiments part des reins pour cheminer jusqu’au cœur… C’est le contraire chez les femmes. » (Hubert Monteilhet, Andromac, II, 26 novembre, Denoël, 1968, p. 181).
. Caroline Mahault : « L’art du mariage consiste à faire aller de pair un amour suffisant avec une fortune plus que suffisante, dans un climat d’estime et de dignité imperturbable. Tout le reste n’est que verbiage suspect. » (Hubert Monteilhet, Andromac, IV, Denoël, 1968, p. 283).
. Le romancier : « J’ai pris l’habitude de faire travailler ma femme un peu plus dur que moi-même, par mesure de précaution : il est bon qu’une future veuve ait plusieurs cordes à son arc. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 48).
. Le romancier : « L’amour est comme les auberges espagnoles de l’ancien temps : on n’y trouve que ce qu’on y apporte, et ce n’est rien y apporter du tout que de n’y apporter que son plaisir. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 76).
. Hippolyte : « On prend l’habitude des femmes comme on prend l’habitude de se satisfaire seul. C’est fou toutes ces habitudes qu’on prend sans le faire exprès ! » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 121).
. Hippolyte : « Je considère à tort ou à raison le mariage comme une situation contraire à la nature humaine. L’idée de coucher avec une fille plus de huit jours dépasse mon entendement… » — Le romancier : « Vous parlez d’or […] ! On ne se marie pas pour écouter la nature, mais pour la dominer de concert après l’avoir dominée seul. Et ce sont les enfants qui s’en viennent justifier cette œuvre de domination conjuguée, laquelle n’aurait autrement pas plus de sens que les amours malthusiennes des mulets ou des bardots. Je ne parle pas de Brigitte, mais de l’animal. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 122).
. Marc Simay : « Les positions du corps sont moins nombreuses et plus banales que celles du cœur ou de l’esprit : l’homme respire les dessous qu’il mérite. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 9 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 19).
. Marc Simay : « Au bout de quelque temps de mariage, dailleurs, ce n’est plus une femme qu’on a en mains, ce sont des souvenirs qui fuient entre les doigts. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 11 août. 11h 45 du soir ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 24).
. Marc Simay : « Mieux vaut pleurer la fuite d’un amour que son néant. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 16 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 57).
. Marc Simay : « Les naïfs se figurent qu’ils ne doivent pas épouser sans coucher auparavant, de manière à pratiquer en toute loyauté des essais aussi probatoires qu’instructifs. Mais en couchant avec sa future on n’apprend naturellement rien des conditions générales du mariage, puisqu’elles ne sont pas encore réunies. Et quant à l’harmonie des sexes, non seulement on n’apprend rien, mais on est induit en erreur. On se frotte à une fille qui trompe sans même le faire exprès, n’offrant de sa personne que des images épisodiques et fragmentaires, parmi les mieux apprêtées et les plus flatteuses. Le charme piquant de ces nouveautés excite l’amateur à des performances qui l’abusent sur ses moyens, et la baisse de rythme brutale qui suivra le mariage fera d’une fiancée magistralement foutue une épouse amère et désenchantée, flairant un abus de confiance dans un simple défaut de méthode. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 18 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 62-63).
. Marc Simay : « Le mariage était une bataille d’usure, l’homme ne devrait pas y risquer sa peau avant l’heure. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 18 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 64).
. Dr Marc Simay : « L’amour tient beaucoup de la grippe : agression subite et contagieuse, virus mal connu, soins aléatoires, rechutes… » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 19 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 69).
. Charles Darwin : « Je ne m’ennuyais pas un instant avec Parthénope, première condition d’un mariage assorti, car on passe plus de temps debout que couché. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 10 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 173).
. M. Lévy père : « Les jeunes socialistes font les meilleurs vieux bourgeois ; il est utile d’avoir fleureté avec la Bête pour l’apprivoiser quelque jour : on sait alors, en principe, comment la séduire pour la mieux réduire. Le tout est de ne pas se faire mordre. » (Hubert Monteilhet, Les Bourreaux de Cupidon (1966), chap. I ; Livre de poche n°5174, 1978, p. 14).
. Pouri : « Les vieux cons [ont] encore moins d’excuses que les jeunes, puisqu’ils [ont] eu plus de temps pour réfléchir. » (Hubert Monteilhet, Les Bourreaux de Cupidon (1966), chap. I ; Livre de poche n°5174, 1978, p. 22).
. Mme A. Castagne : « La jeunesse est un mystère dont on peut tout attendre… Il est présomptueux de la vouloir sonder… Sachez qu’elle est fausse dès que l’occasion lui en est offerte, car elle doit compter en permanence sur plus fort qu’elle. Sachez qu’elle est égoïste et cruelle, car l’expérience de la souffrance lui manque, et l’imagination de se mettre à la place d’autrui. Elle est naturelle, sans doute, mais c’est son pire défaut, car la nature n’est pas bonne. Il faut des lustres d’éducation pour clarifier cette boue candide qui est dans le cœur de l’enfant. » (Hubert Monteilhet, Devoirs de vacances (1967), chap. XII ; Livre de poche n°9728, 1993, p. 115-116).
. Mme A. Castagne : « La jeunesse est veule et le moindre bleuf en vient à bout. » (Hubert Monteilhet, Devoirs de vacances (1967), chap. XIII ; Livre de poche n°9728, 1993, p. 119).
. Mal informés de la conjoncture, les jeunes gens sont portés à croire qu’ils lui sont très supérieurs. Et le hasard donne souvent raison à l’insouciance tandis que les prévisions les plus mathématiques se révèlent fausses pour une affaire de virgule. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 2, Denoël, 1967, p. 21).
. Pichon : « Mais combien de parents ne sont-ils pas les cadets de leurs enfants ? Il paraît que l’âge mental moyen est de huit ans dans ce pays, et que nous avons encore de la chance ! » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 4, Denoël, 1967, p. 48).
. La plupart des parents sont d’une incompétence dramatique en matière d’éducation, faisant, entre autres, alterner les indulgences excessives avec les sévérités les plus maladroites dès que les indulgences ont porté leurs fruits véreux. Les enfants, d’ordinaire, connaissent beaucoup mieux les parents que les parents ne les connaissent. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 1, Denoël, 1967, p. 136).
. [À propos d’une jeune fille surprise en possession de photos pornographiques :] La mère eût dû […] étudier les photos avec elle pour en souligner les imperfections et la grossièreté, la blâmer de son mauvais goût et la ridiculiser… Et lesdites photos étant réduites à rien, lui faire admirer quelque chose de propre. Les parents consciencieux doivent toujours avoir sous la main un érotique de Fragonard pour les cas urgents. Si l’on obtient des jeunes qu’ils aient l’érotisme artistique, on a déjà fait beaucoup pour leur vertu. Il reste ensuite à leur expliquer que Le Greco est supérieur au Fragonard, ce qui n’est pas difficile. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 1, Denoël, 1967, p. 137).
. Les jeunes font […] moins de mal qu’ils pourraient car leur outrance naturelle empêche qu’on [les] prenne au sérieux. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 5, Denoël, 1967, p. 174).
. Le comte Daspect : « Les jeunes gens se donnent la mort pour un oui ou pour un non, ne serait-ce que dans le dessein d’ennuyer le monde… Ce sont les vieillards qui tiennent à la vie comme les enfants à leurs hochets… » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, III, 1, Denoël, 1967, p. 255).
. Dr Marc Simay : « Le gâteux – c’est justement à celà qu’on le reconnaît – préfère être soigné par un autre gâteux. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 10 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 21).
. Dr Marc Simay : « Il vaut mieux laisser disparaître cinquante cacochymes par de discrètes négligences que d’en expédier un seul ad patres par un remède de cheval. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 10 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 22).
. Dr Marc Simay : « Le gros problème en matière d’euthanasie, ce sont les survivants. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 30 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 118).
. Charles Darwin : « Plus on se rapproche de la tombe, plus vivement revivent les années ensoleillées de la jeunesse. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), codicille ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 11).
. Emmanuel Barnave : « C’est à nos consciences de nous juger, à Dieu, à la société… en un mot : à tout ce qui est à peu près inefficace dans l’immédiat. Mais pas à un homme ! » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. IV, Livre de poche n°2767, 1970, p. 40).
. Édith Pescara : « Il faut se méfier des principes : les professeurs les oublient, les élèves se les rappellent. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. VII, Livre de poche n°2767, 1970, p. 94).
. Emmanuel Barnave : « Avant de plaindre un enfant, […] il conviendrait au moins de savoir ce qu’il fera plus tard. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. VIII, Livre de poche n°2767, 1970, p. 118).
. Édith Pescara : « Je ne fais pas de péchés, moi : je fais des erreurs. C’est déjà plus intelligent. Et j’en fais peu parce que je réfléchis à ce que je fais. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. VIII ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 121).
. Édith Pescara : « Méfie-toi de l’imagination que ne bride pas le frein de l’expérience. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. VIII ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 125).
. Emmanuel Barnave : « On devrait apprendre aux enfants à mentir comme il faut. Ils en sont réduits sur ce point à leurs propres lumières, qui sont moins vives qu’on ne croit. Et parvenus à l’âge adulte, ils continuent à mentir de travers. Les éducateurs ne veulent pas admettre que le mensonge n’est qu’un instrument, qui vaut par l’usage qu’on en fait. À côté du mensonge immoral, que de mensonges nécessaires qui n’auront trompé personne ! Que de malades achevés, que de soldats pris, que de femmes désenchantées, que de cœurs blessés à mort par l’inexpérience du mensonge ! » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. XI ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 173).
. Emmanuel Barnave : « Ne réfléchissons pas trop. La paix est à ce prix. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. XI ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 187).
. Elle s’était réfugiée dans l’examen de conscience, ce travers périodique de certains intellectuels : quand vous leur bottez le derrière, ils prennent rendez-vous pour un dialogue. Il faut se méfier de l’examen de conscience, dont on sort toujours pire que l’on est. Scruter la conscience des autres est préférable, car on a des chances d’être plus objectif. (Hubert Monteilhet, Les Bourreaux de Cupidon (1966), chap. II ; Livre de poche n°5174, 1978, p. 108).
. Il existe quelques tests élémentaires pour juger des individus. La victime qui, se faisant botter le derrière par un Juif roux, le traite de « sale Juif » et non de « sale rouquin », est une victime des plus dangereuses. Le test des annonces matrimoniales n’est pas moins probant. Ceux qui les lisent en se tapant sur les cuisses sont des ennemis de l’humanité. Ils se moquent de la misère publique dans l’espoir de la cacher un jour dans un camp de concentration. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 5, Denoël, 1967, p. 60).
. Bien agir est sans doute une vertu ; mais c’est aussi un art. Une vertu qui n’est pas artistique ne vaut pas cher. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 7, Denoël, 1967, p. 82).
. L’abbé Lagrange : « Oh ! les faits, vous savez… Dieu seul les connaît ! Nous n’en discernons jamais que des bribes […]. Les intentions, dailleurs, ont plus de poids que les faits. » — Le comte Daspect : « Les intentions étant encore plus obscures que les faits, comment pourrait-on alors juger qui que ce fût ? » — L’abbé Lagrange : « Il convient, en effet, d’être on ne peut plus prudent ! » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 8, Denoël, 1967, p. 91).
. Violaine : « On ne devrait même jamais ouvrir la bouche que pour y fourrer quelque chose ! » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 10, Denoël, 1967, p. 111).
. Moïse Suss : « Il est des temps où il faut savoir se cacher derrière le bourreau ! » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 2, Denoël, 1967, p. 146).
. Arnaud Daspect : « Quand on sympathise sur les méthodes, les disputes métaphysiques perdent de leur acuité et souvent de leur valeur. » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 4, Denoël, 1967, p. 170).
. Le comte Daspect : « On se relève à la rigueur d’un péché ; on ne se relève jamais, par définition, d’un mauvais principe ! » (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, II, 4, Denoël, 1967, p. 171).
. Caroline Mahault : « J’ai la passion de me connaître, une des rares passions qui rapportent en fin de compte. » (Hubert Monteilhet, Andromac, I, 17 octobre, Denoël, 1968, p. 67).
. Caroline Mahault : « Il faut avoir le courage de souffrir une petite prostitution sans lendemain plutôt qu’une grande qui n’en finirait pas, avec toutes les tromperies dégradantes qui lui feraient cortège. […] Il vaut mieux prostituer le corps que l’esprit : ça laisse des traces moins profondes. » (Hubert Monteilhet, Andromac, II, 26 novembre, Denoël, 1968, p. 173).
. Caroline Mahault : « Il avait eu l’intelligence de voir la vérité en face, la cruauté de le dire, l’aveuglement de ne pas vouloir s’y fier. Infidèle pour une fois à son propre principe, il avait hésité à condamner d’avance sur mauvaises intentions. C’est une erreur qui ne pardonne pas dans le cours d’une politique qui se veut efficace. » (Hubert Monteilhet, Andromac, II, 26 novembre, Denoël, 1968, p. 179).
. Le romancier : « Je m’entraîne souvent à mentir entre amis pour être capable, le moment venu, d’élaborer un pieux mensonge à la perfection. Les gens qui ne savent pas mentir assassinent les malades, traumatisent les cocus, désespèrent les enfants, scandalisent tout-le-monde et se rendent insupportables. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 174).
. Le romancier : « Une grande partie de l’immoralité publique découle du fétichisme : les moyens deviennent tabou, qui devraient être mis au service des meilleures causes. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 183).
. Marc Simay : « Il n’y a pas de pire vanité que de juger les gens sur un geste. On doit replacer le geste dans tout un ensemble si l’on veut commencer à y voir clair. Et encore !… » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 18 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 59).
. Marc Simay : « La vie de société ne serait pas concevable sans la vertu de politesse, qui nous invite à paraître tels qu’on désire nous voir et non point tels que nous sommes, vertu d’autant plus précieuse que les êtres sont plus proches et se pourraient faire plus de mal par les ravages du cynisme. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 27 août. Minuit moins cinq ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 103).
. Charles Darwin : « Si l’on ne veut pas se battre, il est préférable de garder ses distances. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 2 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 34).
. Le père Bentivoglio : « La sagesse nous recommande de respecter le monde des apparences et l’harmonie sociale qui lui est attachée. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 6 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 105).
. Charles Darwin : « On ne pouvait rien faire de mieux […] que de gagner du temps et de s’en réjouir. Ne passons-nous point notre temps à en gagner ou à en perdre jusqu’à ce que la mort nous attrape, et le plus bel art de vivre va-t-il jamais plus loin que de retarder les échéances fatales ? » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 9 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 158).
. Emmanuel Barnave : « Telles sont les servitudes et les grandeurs du professorat. Que vous soyez en deuil, ivre mort, cocu, battu, ruiné… il faut toujours faire le cours. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. III ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 32).
. Édith Pescara : « Le vrai philosophe a le plus grand respect des imbéciles : ils forment à la fois une clientèle et une majorité. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. VII ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 91).
. Édith Pescara : « L’Église a les informations, mais ne peut les utiliser ; l’État dispose de la force contraignante, mais les informations lui font défaut. La France n’aura de police à la hauteur que le jour où tous les confessionnaux seront branchés sur les commissariats… » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. IX ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 143).
. Jacques Arèstégui [après avoir échappé à une condamnation à la peine capitale :] « J’avais espéré être l’objet d’une telle distinction. J’aurais ainsi reçu de la main du bourreau – cette main vénérable qui soutient toute société digne de ce nom – la preuve suprême et définitive de ma liberté, la seule peut-être qui soit vraiment convaincante, pour le héros comme pour les témoins. » (Hubert Monteilhet, Devoirs de vacances (1967), chap. XI ; Livre de poche n°9728, 1993, p. 102).
. Les statistiques ont établi que, parmi toutes les administrations, le corps enseignant compte proportionnellement le plus grand nombre de malades mentaux. L’enseignement rend fou. Si l’on y entre par vocation, on est déjà fou au départ. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 4, Denoël, 1967, p. 47).
. Nicolas Vjesnik : « Le peuple ne peut souffrir […] qu’un particulier possède quelque chose de beau. Mais il souffre qu’on soit plus fort que lui. » (Hubert Monteilhet, Andromac, I, 9 octobre, Denoël, 1968, p. 34).
. Christian Swann : « Il y a tant d’excellentes raisons d’être raciste, que ce n’est vraiment pas la peine d’y ajouter le racisme, théorie fumeuse qui fait le ridicule de ses adeptes. » (Hubert Monteilhet, Andromac, I, 24 octobre, Denoël, 1968, p. 90-91).
. Le romancier : « Quand la surpopulation agraire a chassé vers la capitale les bouches en surnombre, quand la famille se disperse, quand l’individu cesse d’être encadré et contenu par ses proches et ses voisins, quand le mauvais œil de la tradition ne retient plus les superstitieux sous son charme, le déraciné devient criminel en puissance. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 15).
. Le romancier : « C’est la destruction de la famille, le défaut d’une éducation solide, qui enfantent le crime, que la famille se désagrège à tous vents ou qu’elle pourrisse sur place. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 16-17).
. Mme Ducrest-Tinville : « C’est de la liberté que découle le crime, la liberté de s’embarquer sur l’océan des préjugés sans crainte du naufrage, faisant le pari impavide que si la police ne vous prend pas, Dieu ne sera pas fichu de vous attraper non plus. Le criminel consciencieux est un pascalien qui joue contre la Providence. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 20).
. Marc Simay [au milieu de Turcs se réjouissant bruyamment de l’extermination des Arméniens, des Kurdes, des Grecs] : « N’ayez pas peur de ces vilains Turcs ! C’est quand un peuple a chassé l’étranger qu’il cesse d’être xénophobe. Nos convives se réjouissent que leurs pères ne leur aient plus laissé personne à massacrer. C’est très humain, au fond, dès qu’on y réfléchit un peu… » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 11 août. 11h 45 du soir ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 30).
. Marc Simay : « Les Français, qui sont tous d’extrême-gauche quand c’est la propriété du voisin qui est en jeu, ont des réflexes fachistes dès qu’on s’attaque à la leur. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 24 août. 3h du matin ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 88).
. Marc Simay : « Depuis que Jules Ferry a vulgarisé l’instruction primaire, en attendant mieux, il sort des types "très distingués" de tous les trous, comme des escargots après la pluie, pour venir baver sur les maîtresses des gens comme il faut. Qu’est-ce que j’ai fait au Ciel pour vivre à une pareille époque ? » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 30 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 113).
. Marc Simay : « [La] misère publique [est] devenue fort chatouilleuse depuis qu’elle a pratiquement disparu. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 31 août. 8h45 du soir ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 123).
. [La] généalogie, science d'autant plus admirable que le grand nombre des cocus la rend parfaitement théorique dans toutes les sociétés de structure patriarcale. (Hubert Monteilhet, Sophie ou les galanteries exemplaires, note du présentateur, Denoël, 1976, p. 220).
. Charles Darwin : « Les illettrés n’ont pas d’histoire. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 2 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 21).
. Charles Darwin : « L’effet de la civilisation est ambigu. Tantôt les lois favorisent jusqu’à l’outrance le jeu de la sélection naturelle au profit des plus riches, des plus forts, des mieux portants et des plus malins. […] Tantôt les lois prétendent au contraire atténuer les effets de la sélection naturelle à l’avantage des plus faibles et des plus déshérités. Mais si de pareilles lois devenaient jamais efficaces, le progrès des sociétés serait à la charge des moins aptes. On pourrait dès lors s’attendre à un surcroît de malheur, la sottise plébéienne venant en renfort de la cruauté universelle. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 2 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 28).
. Clio : « S’il était pauvre, on dirait qu’il est fou. Comme il est très riche, on dit qu’il est excentrique. » (Hubert Monteilhet, Les Queues de Kallinaos (1981), 7 ; Livre de poche n°5708, 1982, p. 122).
. L’électeur, comme la truite, se prend avec des leurres. (Hubert Monteilhet, Sans préméditation, chap. II, Fallois, 2005, p. 67).
. Stan Pilgrin : « Le Juif, ça ne pardonne pas. Ces gens-là en sont restés à Moïse, qui n’était pas tendre. Ils font d’excellents amis ; ce sont des ennemis terribles, qui s’en iraient au besoin pourchasser jusqu’aux extrémités de la terre celui qui leur aurait manqué. » (Hubert Monteilhet, Le Retour des cendres (1961), chap. XIV, 14 octobre ; Livre de poche n°2175, 1967, p. 165).
. Stan Pilgrin : « C’est un fait avéré que les pires mécréants font les meilleurs prêches. L’espoir les aiguillonne du pain quotidien, sans parler de l’amour de l’art, qui vaut bien, à l’occasion, celui du prochain. » (Hubert Monteilhet, Le Retour des cendres (1961), chap. XVI, 19 octobre ; Livre de poche n°2175, 1967, p. 180).
. L’abbé Fourcroy : « Il en va du professorat comme de la prêtrise : il y faut la vocation. Or les vraies vocations sont rares, beaucoup plus rares que les postes à pourvoir ; Dieu ne répand pas ses grâces et ses dons à une cadence administrative. D’où ce nombre de mauvais prêtres et de mauvais professeurs, aussi mauvais qu’irremplaçables dans leur indignité. L’Église exige d’ailleurs trop du prêtre, comme l’État du professeur. Cette politique fait quelques saints et bien des malheureux. Mais ce sont les saints qui font l’histoire et il faut être aristocrate en matière de vertu. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. III ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 26).
. Emmanuel Barnave : « S’il perd la foi sous le choc, il fera la preuve de sa sottise, et les sots ne méritent pas d’être sauvés. » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. V, Livre de poche n°2767, 1970, p. 59).
. Édith Pescara : « Quand on couche avec des chrétiens, il faut bien s’attendre à les mépriser un jour ou l’autre. Ces gens-là ne couchent pas comme tout-le-monde ! » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. X ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 151).
. Édith Pescara : « Je suis naturellement beaucoup moins certaine de mon athéisme que vous, de votre foi. La foi est une illumination qu’on accepte comme une évidence. L’athéisme repose sur un choix de présomptions raisonnables, choix dont la valeur est sujette à révision. Je serai peut-être au Carmel après-demain… » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. X ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 152).
. Édith Pescara : « Le plaisir est d’autant plus vif que le péché est plus inexpiable et plus espéré ! Quelle merveilleuse aventure que d’accomplir un geste, un simple petit geste, qui met en branle toute l’éternité ! Quelle sublime façon de se donner de l’importance quand on en a peu ! Et comme il est doux, au fond, de risquer des infinis pour des broutilles ! » (Hubert Monteilhet, Les Pavés du diable (1963), chap. X ; Livre de poche n°2767, 1970, p. 153).
. Marc Simay : « Le monde des croyants a ceci d’épouvantable qu’il est conçu comme une maison de verre où personne n’est à l’abri. La perspicacité à l’égard d’autrui et de soi-même est encouragée dès cette terre, et au Jugement dernier, ce sera une véritable orgie d’espionnage : chacun saura tout sur le voisin et sur n’importe qui. […] Si des hommes, qui croient à la Résurrection de la chair, trompent leur femme, c’est qu’ils ne croient pas à la résurrection du balai ou du rouleau à pâtisserie, d’une magie pourtant plus facile. Cette incroyance paradoxale ne plaide pas pour le sérieux de leurs croyances. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 30 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 115-116).
. Marc Simay : « Beaucoup d’athées […] raisonnent comme des croyants, dans une société où les croyants agissent comme des athées. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 30 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 118).
. La vanité d’auteur est ainsi faite qu’elle est imperméable aux ironies les plus épaisses. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 6, Denoël, 1967, p. 67).
. Les gens distingués font des fautes d’orthographe par inattention ; les autres, par ignorance, ou pire : par anarchisme. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, I, 10, Denoël, 1967, p. 118).
. L’idée qu’un auteur pourrait raconter ce qu’il veut est des plus arbitraires. Il ne peut qu’obéir aux lois imprescriptibles de son génie propre. (Hubert Monteilhet, Le Cupidiable, III, 8, Denoël, 1967, p. 324).
. Le romancier : « Nous autres romanciers, qu’on traite un peu vite de paresseux, sommes au contraire perpétuellement au travail, à la recherche d’éléments, et notre rédaction n’est jamais que la fin provisoire de nos peines. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 12).
. Le romancier : « Exprimez-vous avec correction. Si je vous le recommande, ce n’est pas pour vous ennuyer. Mais j’ai pour habitude de rectifier machinalement in petto les fautes de français de mes interlocuteurs. Quand je suis trop occupé à rectifier, je ne comprends plus ce qu’on me dit. » (Hubert Monteilhet, De quelques crimes parfaits, Denoël, 1969, p. 53).
. Marc Simay : « En matière d’art, ce n’est pas la démocratie qui fait la loi. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 6 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 16).
. Marc Simay : « Le plaisir de phraser relève du cabotinage ou de l’onanisme – encore que quelques-uns parviennent à combiner les deux. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 8 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 17).
. Marc Simay : « C’est l’esprit de facilité qui tue une langue au vocabulaire déjà pauvre. » (Hubert Monteilhet, Meurtre à loisir (1969), 11 août ; Livre de poche n°4384, 1992, p. 24).
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21:06 Écrit par Le déclinologue dans Aphorismes, Littérature et arts, Mœurs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : hubert monteilhet, moraliste, romancier, le retour des cendres, les pavés du diable, les bourreaux de cupidon, devoirs de vacances, le cupidiable, andromac, de quelques crimes parfaits, femmes, psychologie, religion, roman d'analyse, roman historique, auvergne, criminels, neropolis, la pucelle, meurtre à loisir, les queues de kallinaos, mourir à francfort, non-sens, la part des anges, de plume et d'épée, les derniers feux, les bouffons, cynisme, libertinage, roman policier, juifs, les mantes religieuses, le forçat de l'amour, sans préméditation, sophie ou les galanteries exemplaires, citations | | | Facebook | | Imprimer | | Digg |